Une série d’activités visant à lever les obstacles à la scolarisation des jeunes filles, organisées dans la ville de NGAOUNDERE à l’intention des parties prenantes.
Du 15 au 20 juillet 2024, la Coordination régionale du CEFAN pour l’Adamaoua a organisé une campagne de sensibilisation des acteurs locaux sur le respect et la protection du droit à l’éducation des filles dans ladite région. Une activité qui cadrait avec la mise en œuvre du projet « Éducation à Voix Haute (EVH) », en anglais « Education Out Loud » (EOL, géré par l’ONG Internationale OXFAM-DANEMARK et intégré dans le programme « Plaidoyer et responsabilité sociale (ASA) » du Partenariat Mondial pour l’Éducation (PME), qui en est le financier. Pour parler du respect du droit à l’éducation de la fille dans l’Adamaoua, rendez-vous est pris le 15 juillet dans la salle de réunions de la Maison D’élevage et du développement durable (MEDD). Il s’agit d’une session de sensibilisation des populations et des autorités locales sur le respect du droit à l’éducation des filles dans cette partie du pays. En substance, tous les 25 acteurs locaux de la communauté éducative de la ville de Ngaoundéré, chef-lieu de la région, en leurs qualités respectives, ont répondu présents à l’invitation.
Au cours de ces travaux et dans une ambiance détendue, mais studieuse, les uns et les autres ont relevé la persistance des violations du droit à l’éducation des filles. Ils ont dénoncé ces obstacles à la scolarisation de la jeune fille dans la région déjà mentionnée dans l’« Étude sur l’éducation inclusive et sensible au genre dans les zones d’éducation prioritaire (ZEP) au Cameroun : cas de la région de l’Adamaoua », menée en août 2020 par le Partenariat inter-organisations de la société civile entre la CAMEROON EDUCATION FOR ALL NETWORK (CEFAN) et la LOCAL EXPERTISE FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT IN AFRICA (LESDA)). Il s’agit dans le détail : du refus des parents d'envoyer leurs filles à l'école et dans les centres de formation ; de mariages précoces, de grossesses précoces et indésirées ; du manque d'acte de naissance, d’ignorance et de pauvreté des parents ; du poids des traditions et des croyances religieuses ; de la sous-estimation du genre féminin et du manque de volonté de leur part ; du désintéressement des enfants et du manque de suivi ; de la transhumance des parents et des multiples échecs scolaires ; de la priorité accordée par les parents à l'éducation des garçons ; de l'enclavement de certaines zones par rapport à l'école ; des croyances culturelles qui veulent que les filles aillent en mariage étant vierges, ce qui pousse à les marier très jeunes ; des préjugés culturels conduisant à la discrimination du sexe féminin, etc.
Une réflexion profonde a ainsi été menée pour trouver des solutions efficaces en vue de réduire à leur plus simple expression les différentes violations du droit à l’éducation de la fille. L’une des stratégies retenues pour venir à bout de ces travers a été la synergie d’action entre les acteurs dans la sensibilisation, la dénonciation et l’accompagnement des victimes au rétablissement de leurs droits. 31 personnes au total ont pris une part active à cette importante session qui a accouché d’un plan de déploiement et deux équipes de sensibilisation composées des OSC membres et non membres du CEFAN pour la sensibilisation en communauté avec l’appui des chefs traditionnels.
Dans la foulée, le 19 juillet 2024, a été organisée à la chefferie traditionnelle de BAMYANGA III, la première causerie éducative sur le respect du droit à l’éducation des filles en direction des membres de la communauté locale, sous la présidence de S.M. le DJAOURO IYA MOHAMADOU. L’équipe du CEFAN était conduite par le Coordonnateur régional, en la personne de BIENVENU SANGON AVOM, assisté par les responsables et les cadres des OSC membres de la Coordination régionale, APRODHAFIM, Heal The World, LESDA ainsi que du Directeur de l’École publique BAMYANGA III, groupe 2. Au total, plus de 30 membres de la communauté ont pris une part active à la séance avec au bout du compte, un engagement ferme à soutenir l’éducation de leurs filles. Le 20 juillet 2024, la même activité a été dupliquée à la chefferie traditionnelle de GADA MABANGA-DJALINGO, sous la présidence de S.M. le DJOURO ABOUBAKAR.
BIENVENU SANGON AVOM